Faute partagée est à moitié pardonnée...

L'une des dispositions les plus innovantes du règlement applicable depuis novembre 2020 consiste en l'introduction d'une nouvelle pénalité dans l'arsenal à disposition des arbitres : la faute partagée.

Cette nouveauté permet de répondre à deux types de situations, pouvant intervenir pendant une rencontre :

• Une faute a été commise, et les arbitres éprouvent un peu de mal à reconstituer l'enchaînement des faits permettant de déterminer quelle équipe est en faute. Et oui, il est parfois difficile de savoir qui a commis la première faute, entraînant ensuite une ou plusieurs fautes d'un autre joueur
• Une faute est commise par un ou plusieurs joueurs des deux équipes, tous impliqués. Il s'agit ici du cas d'une faute quasi-simultanée de part et d'autre.

Jusqu'à présent, les arbitres se voyaient contraints de désigner un coupable. Désormais, ils pourront faire usage de l'Article 8.5 du règlement qui prévoit en effet une faute partagée. Honnêtement, c'est bien pratique, à condition de ne pas en abuser. Avec trois paires d'yeux sur le terrain, il faut que deux arbitres au moins peinent à déterminer l'équipe fautive pour que cela ait un sens. Dans le cas d'un enchaînement de fautes, bien perçu par la majorité de l'équipe arbitrale, on sifflera naturellement une pénalité comme d'habitude - en résistant comme il se doit à la pression des capitaines et des entraîneurs qui pourraient réclamer abondamment l'application de la mesure.

Lorsque les arbitres sifflent une faute partagée, la situation se résout par un entre-deux, conformément aux dispositions de l'article 7.7/C. La seule spécificité, mais elle est de taille, réside dans le fait que cet entre-deux se joue forcément sur la ligne du milieu, et non à l'aplomb de l'endroit où la faute a été sifflée. Il y a évidemment arrêt du chronomètre.

Cette opportunité nouvelle n'est pas limitée à la P3, bien sûr, même si ce niveau de faute devrait constituer l'essentiel des cas rencontrés.  J'ose espérer que si une faute mérite une P1, le fautif sera parfaitement identifiable. En tout état de cause, plus la faute "monte", plus les arbitres devront être vigilants dans leur décision.

Enfin, la pénalité partagée n'est pas exclusive de sanction individuelles, qui pourraient se révéler ncessaire en plus de la faute sifflée. En revanche, dans ce cas, la logique voudrait que les deux joueurs impliqués se voeint infliger la même sanction individuelle.

En tout cas, voilà une bonne mesure sur le papier qui, appliquée correctement et avec mesure, devrait contribuer à rendre le jeu encore plus fair-play ! reste évidemment à la confronter aux réalités des matchs à venir dont nous espérons tous la reprise imminente...